A Charny...
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Cadillac Eldorado."


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Une Américaine plus Européenne?"
La crise énergétique du milieu des années 70 va frapper de plein fouet l'Amérique, le seul pays au monde à ne commercialiser que des modèles énergivores. Les Américaines ont fait fantasmer par leur dimensions et leur mécaniques monstrueuses, seulement cette fascination va soudainement se retourner contre elle à une période où le prix du carburant explose et que les centres villes se voient de plus en plus engorgés par la circulation. Le monde évolue, il faut s'adapter pour survivre.
Car si aux USA le coût du carburant à augmenté aussi, il reste très acceptable. De même, la taille des voitures n'est guère gênante dans ce pays construit autour de l'automobile et où la place ne manque pas. En revanche, exporter devient un chemin de croix, les Américaines se vendent bien mais uniquement dans leur pays. Pire, les importations venue d'Asie et d'Europe ne cessent d'augmenter, elle rongent doucement les ventes.
Pour tenter de s'adapter, les constructeurs vont proposer dès le milieu des années 70 des voitures moins grosses et moins gourmandes, cette époque marque la fin d'une ère.
Chez Cadillac, c'est en 1977 que l'on commence à "raboter" la gamme, Deville et Fleetwood sont raccourcies et si le style reste "yankee" à souhait, ces modèles se font désormais moins encombrants.
En 1979, le coupé et cabriolet Eldorado sont remplacés, c'est la fin des dinosaures et la nouvelle arrivée se ferait presque compacte, attention, elle affiche encore 5.20 mètres de long. Mais comparé aux 5.70 mètres de celle qu'elle remplace, elle semble descendre en gamme, un véritable risque pour Cadillac.
Mais le styliste maison Wayne Kady réussi cet exercice en créant une voiture offrant un style à la fois élégant et même légèrement dynamique. La nouvelle Eldorado affiche une très longue partie avant. Un capot interminable au bout duquel on trouve une calandre mélangeant le style Mercedes et Rolls Royce, le tout évidemment surmonté de la fameuse couronne de lauriers. Les angles vifs des ailes avant enchâssent des optiques géométriques et de massifs boucliers recouverts de chrome, une Cadillac, même à l'aube des années 80, ça doit briller!
De côté, elle affiche de jolis atouts, capot allongé, pare-brise incliné, longue portière et une lunette coupée à la verticale sur une malle surélevée. La découpe légèrement inclinée offre à cette poupe de superbe feux qui ornent les ailes arrières, un peu comme sur une Facellia. Cette Eldorado des années 80 est bien loin du look Européen et conserve cette saveur Américaine que l'on apprécie toujours, un style décalé qui à toujours su me séduire. Et puis avec de multiples déclinaisons de couleurs, l'Eldorado est presque personnalisable tant l'étendue du nuancier est vaste.
Mais il ne faut pas oublier de regarder l'intérieur, un habitacle comme seul les Américains savent les faire. Amateur de kitsch, vous allez craquer, si en revanche les planche de bord du groupe Volkswagen restent à vos yeux une référence, zapper de suite! A bord, c'est "Dallas", tout y est! La planche de bord mastoc est maculée de détails plus amusants et travaillés les uns que les autres. Outre les applications massives de faux bois bien tape à l’œil, on découvre une multitude de boutons et commodos chromés que l'on rêve de tester. L'équipement est pléthorique, tout est électrique, il y a des gadgets à tous les étages! La radio haut de gamme est presque aujourd'hui une pièce de musée, les rappels de la marque sont partout, on retrouve les lauriers même sur le cuir des sièges et des platines en inox supportent de nombreux accessoires, quel univers! Et même si c'est on en peut plus kitsch, le travail des stylistes sur les moindres détails mérite le respect.
Allégée, la nouvelle Eldorado offre à la base un bloc V8 5.7 litres de 170 chevaux mais General Motos à eu une idée curieuse, lui proposer une alternative...diesel! Ce bloc optionnel était à la base un V8 essence hâtivement adapté au gasoil. Mauvaise idée, outre son agrément et la puissance modeste des 120 chevaux, la voiture se révélait peu fiable et pas franchement agréable. En fait fait, Cadillac voulait concurrencer Mercedes qui avait réussi à bien distribuer sa classe S diesel sur le continent Américain, la Cadillac n'a jamais réussi à lui faire de l'ombre avec ce moteur qui laisser derrière lui un triste souvenir. Il sera abandonné quelques années plus tard.
On trouve au sein de la gamme la finition haut de gamme Biarritz à pavillon recouvert d'inox et dont le prix fait encore augmenter la facture. En 1980, le V8 passe à 6.0 litres à injection et affiche désormais 145 chevaux. Sa baisse de puissance se fait au profit d'une consommation abaissée et d'un taux de pollution plus bas. Pour la rendre plus vertueuse encore et offrir un modèle d'entrée de gamme, elle reçoit en 1981 un moteur six cylindres en V 4.1 litres de 125 chevaux.
C'est la valse des mécaniques chez Cadillac car en 1982 on efface tout et on recommence! Un nouveau bloc essence remplace les deux autres, un V8 4.1 litres en aluminium avec culasses en fonte, il fait 125 chevaux. Peu innovant, il n'apporte pas grand chose de neuf en terme d'agrément et fait chuter les ventes.
Au fil des années de nombreux détails sont retouchés mais le style reste le même, il semble en revanche faire l'unanimité et sauve cette Eldorado. Un cabriolet est commercialisé en 1984 mais son prix fait exploser la note, en gros le coupé coûte 20.300$ et le cabriolet 10.000$ de plus! Il ne restera que très peu de temps au catalogue car fin 1985 l'Eldorado sous cette forme cesse d'être produite pour laisser place à une version modernisée.
Au total, Cadillac aura vendu 74.101 coupés et 2300 cabriolets de cette Eldorado de la neuvième génération
Le modèle que vous pouvez admirer ici est l'un des derniers et datait de 1984. Dans un état quasiment parfait, il m'a épaté par son style, sa couleur et son habitacle absolument incroyable à l'ambiance unique.













